L’exposition inédite « Cathares ». Toulouse dans la croisade, conçue par le Musée Saint-Raymond, est reconnue d’intérêt national.
Cette exposition, qui se déroule sur deux lieux, présente les événements et les rebondissements qui ont émaillé la croisade contre les Albigeois dans le Sud-Ouest de la France au XIIIème siècle, et elle fait également le point sur la question de l’hérésie dite « cathare », actuellement en débat dans la communauté des historiens. Alors : parler de “Cathares”, est-ce une hérésie ?
Le musée Saint-Raymond vous plonge dans la Croisade contre les Albigeois.
Les protagonistes sont présentés , avec d’un côté, les Comtes méridionaux (Toulouse, Foix, Aragon, Trencavel, Comminges) et face à eux, les grands personnages croisés (Simon de Montfort, Lacy, Bouchard de Marly, Lévis et Pierre de Voisins), ainsi que le contexte historique, politique et religieux. Vous y découvrez également la vie quotidienne de la population toulousaine au Moyen-Âge.
Le Couvent des Jacobins évoque plus particulièrement l’hérésie « cathare ».
En effet, ces vingt dernières années, la vision traditionnelle du « catharisme » est remise en question par un nombre croissant d’historiens. Un débat qui est posé dans l’exposition, et celui-ci n’est pas tranché.
Tous hérétiques ?
L’hérésie désigne tout ce qui s’écarte de la doctrine officielle, et l’accusation d’hérésie est prononcée par l’Église, les empereurs et les rois. Au Moyen-Âge elle déborde largement du cadre religieux pour devenir un prétexte utilisé dans les conflits politiques.
Le Pape Innocent III, en échec sur le front de la terre sainte, voit dans la lutte contre l’hérésie et avec la croisade contre les Albigeois qu’il déclenche en 1209, le moyen de renforcer son autorité. Selon les légats du pape, Toulouse serait « infestée » par l’hérésie. Actuellement, certains historiens doutent d’un véritable mouvement suivi et unifié qui fait front avec force face à l’Église ou au pouvoir royal. Ceux-ci estiment à 5% la part de la population impliquée dans l’hérésie. On serait alors loin d’un vaste mouvement populaire.
Le « Cathare », un homme ou une femme comme les autres ?
Les Bons hommes et Bonnes femmes ne se sentent pas hérétiques et ne sont pas vus ainsi par la population. Ils vont à l’église, y font des dons, ont des membres du Clergé dans leur famille. En Occitanie, ils font plutôt partie des classes sociales supérieures, notables, bourgeois, aristocrates… Alors, pouvait-on les distinguer du reste de la population ?
Ces questions et quelques autres sont soulevées pendant le parcours, et le débat reste ouvert.
Allez-y pour…
- Voir des pièces exceptionnelles comme le Traité de Paris, la Canso (chanson de la croisade albigeoise), la « pierre du siège » venue de Carcassonne, la charte de fondation de Cordes par le Comte de Toulouse, ou encore une modélisation du Château Comtal à Toulouse. Plus de 300 objets (archives, objets archéologiques, reconstitutions…) sont exposés !
- Faire un point entre l’Histoire et la légende : quels sont les faits qui se cachent derrière la célèbre phrase du siège de Béziers « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » ? Qui est Esclarmonde de Foix ? Le Graal serait-il à Montségur ? Les châteaux « cathares » sont-ils vraiment « cathares » ?
- Expérimenter les dispositifs sonores, numériques et interactifs qui enrichissent l’expérience de visite, comme ce jeu qui vous permet de composer votre propre chronique de la croisade contre les Albigeois.
Exposition labellisée d’intérêt national
Du 5 avril 2024 au 5 janvier 2025
Horaires : de 10h à 18h, du mardi au dimanche. Fermeture les 1er mai, 25 décembre, 1er janvier.
Tarifs : billet couplé valable pour les deux sites plein tarif 12€ – tarif réduit 8 €. Gratuit avec le Pass Tourisme.
Conçue par le Musée Saint-Raymond, l’exposition a lieu sur deux sites, le musée Saint-Raymond et le Couvent des Jacobins
Suivez le guide !
Pour découvrir Toulouse et son histoire, rien de mieux que de suivre une visite guidée avec un guide-conférencier.