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Rémi Deligeon
à voir à Toulouse

Hautevoltige

Une exposition d’œuvres en plumes de Maxime Leroy.

Le musée des Arts précieux Paul Dupuy accueille une exposition originale, entre délicatesse et précision, autour du travail de la plume : une plume qui se prend pour du marbre, de la paille, de la fourrure, des fleurs ou même… un citron (!), qui habille une moto, qui sublime des créations de grands couturiers, qui illumine la revue du Moulin Rouge… et qui nous en fait voir de toutes les couleurs !

Un invité exceptionnel : Maxime Leroy, plumassier

Lauréat du « Prix de la jeune création des métiers d’art », Maxime Leroy est un artisan d’art de renommée internationale qui travaille avec le Moulin Rouge et de prestigieuses maisons de haute-couture, et qui développe également une ligne plus personnelle. Invité par le Musée des arts précieux Paul Dupuy à Toulouse, cette exposition est sa première rétrospective nationale.

La plumasserie : un artisanat d’art

La plumasserie a connu son heure de gloire au XIXème siècle, dans les domaines du cabaret et de l’accessoire. Une seule école forme aujourd’hui au métier de plumassier en France : le lycée Octave Feuillet à Paris.

Maxime Leroy utilise uniquement de la plume récupérée de mues, d’oiseaux d’élevage (autruche, faisan, poule, oie…). Sachant qu’un faisan possède 145 variétés différentes de plumes, on comprend vite que les possibilités de création sont infinies.

La plume est ensuite façonnée par l’artisan d’art selon trois grandes techniques : la couture ou broderie, le collage et la monture (les plumes sont alors assemblées sur une tige). Contrairement à l’image que l’on peut en avoir, la plume est très résistante. Et les œuvres de l’exposition de Maxime Leroy le prouvent par leur texture, leur mouvement, leur dynamisme.

Une exposition de haute volée

Le nom de l’exposition, « Haute voltige » est un clin d’œil à l’aéronautique toulousaine, à la plume bien sûr, et à la prouesse de la réalisation des œuvres.
Au rez-de-chaussée du musée, une moto ennoblie de plumes nous accueille. Sorte de griffon mécanique, mi-machine mi-oiseau, elle est associée à un casque recouvert de plumes à l’étage. Dès les premiers pas, la magie opère.

La haute-couture
Une salle consacrée à la haute-couture présente de superbes pièces prêtées exceptionnellement par de grandes maisons pour les six mois de l’exposition : des créations pour Jean-Paul Gaultier, des selles en plume créées pour les vitrines de la boutique Hermès de la rue Saint-Honoré à Paris... Il faut parfois être fin observateur pour deviner la plume, comme sur ce chapeau pour Dior où elle est tressée en un cannage imitant l’osier. 

Elle disparaît complètement dans la salle suivante, consacrée au design. En effet, le trompe-l’œil est la spécialité de Maxime Leroy. Ici, la plume devient agrume, branche de romarin, marqueterie de paille… et c’est bluffant.

Le bouquet de mimosa, pièce préférée de Maxime Leroy, rappelle que traditionnellement, les plumassiers travaillaient l’hiver sur les vêtements, mais qu’à la saison chaude, ils fabriquaient des fleurs artificielles pour les mariages. Chaque fleur jaune est une plume nouée sur des tiges métalliques. Le travail de quatre personnes pendant deux semaines a été nécessaire pour la réalisation de cette incroyable pièce.

Des textiles pour voitures ou yachts, du tissu d’ameublement sont également développés à partir de la plume.

Le Cabaret
Maxime Leroy a repris avec son associé Paul Baret, la Maison Février, l’atelier de plumasserie du Moulin Rouge. Il s’agit de créer et d’entretenir plus de 300 références de costumes utilisés chaque soir. Deux à trois kilomètres de boas sont fabriqués, à la main, chaque année, pour la revue « Féérie ».

Maxime Leroy multiplie les collaborations et les projets. Dans le musée, les chutes de plumes deviennent une trame pour un « nid » géant par le sculpteur Francis Benincà, dans lequel les enfants peuvent se lover. 

Puis, une installation sonore, lumineuse et interactive, « Vibrisses », réalisée avec Scénocrome permet au visiteur de terminer l’exposition en apothéose, en plongeant littéralement dans un nuage de plumes.

Plumes de Julien Magre et Plumassiers de Rip Hopkins au MATOU

En parallèle, le MATOU, musée de l’affiche à Toulouse, expose deux photographes

Rip Hopkins nous partage sa passion pour la plumasserie, en retraçant l’histoire de cet artisanat à travers des expériences humaines aux côtés des travailleurs de la plume du monde entier.  

En parallèle de Rip Hopkins, le photographe Julien Magre nous propose une vision de la plume comme objet de photographie, en l’utilisant pour raconter l’histoire du temps qui passe et le déroulé de la vie sur ses proches.

Redécouvrez la plume et ses propriétés étonnantes, en explorant ces expositions légères et passionnantes !

Informationspratiques

Expositions du 24 mai au 12 novembre 2023.
« Haute Voltige , œuvres en plumes de Maxime Leroy » au musée des Arts précieux Paul-Dupuy
13 rue de la Pleau
Horaires : du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Tarifs : 5€ tarif plein - 3€ tarif réduit

Résidences photographiques « Plumes » Julien Magre et « Plumassiers » Rip Hopkins à l’espace du MATOU
58 allées Charles de Fitte
Horaires : du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Tarif unique : 2€

« Haute voltige », une exposition d’œuvres en plumes de Maxime Leroy
Rémi Deligeon
« Haute voltige », une exposition d’œuvres en plumes de Maxime Leroy
Rémi Deligeon